Il faut dire que les structures routières portées stimulent une certaine fascination chez moi. D'ailleurs les plus beaux spécimens sont probablement les échangeurs des autoroutes de Tokyo, que j'aimerai photographier de près un jour. A leur sujet je ne peux que vous recommander le travail de Takahiro Yamamoto pour ses séries bridges et expressways.
Avec sa hauteur de 19 m pour une longueur de 1,6 km, le viaduc surplombe tout le port de Gennevilliers. Il y longe la darse n°5 du port (grand bassin rectangulaire destiné à l'accostage de bateaux), puis enjambe la Seine avant de s'achever contre la butte de Sannois.
Ce qui frappe avant tout c'est la longueur de ces double-viaducs
L'ouvrage a été pensé dès la conception de l'autoroute A15 et fut réalisé en 1976. Cette autoroute avait pour but de faciliter l'accès en direction de Cergy-Pontoise, une ville nouvelle alors en pleine expansion. La A15 aurait dû constituer un axe projet reliant Paris au Havre. Mais des difficultés insurmontables ont mis fin à ce projet et si bien que cette autoroute restera cantonnée à la région parisienne.
La partie qui enjambe la Seine
Très rapidement la A15 rencontre une forte fréquentation, si bien qu'un deuxième viaduc est envisagé afin de doubler la capacité de circulation aux abords de Gennevilliers. Celui-ci est construit à côté du précédent en 1991 puis inauguré l'année suivante. Si son design diffère un peu, il reprend la même structure.
Deux viaducs aux design différents - 1976 (1ere photo) et 1991 (2eme photo)
En 2018, un mur de soutènement s’effondre à l'extrémité du viaduc, du côté de la butte de Sannois (quelques photos sur internet vous aideront à visualiser). Il a fallu 10 mois pour que le mur soit totalement réparé et que les 4 voies s’ouvrent à nouveau sur le pont.
Cet évènement a fait beaucoup parler, car il s'est produit quelques mois avant le dramatique effondrement du pont Morandi, à Gênes. Bien que les conséquences de ces deux incidents n'aient rien de commun, ils ont contribué à insuffler une vague de méfiance temporaire à l'égard des ponts en France, notamment des ouvrages en béton et âgés de plusieurs décennies.
Toutefois, un an plus tard l'attention du public est passé à d'autres sujets, et à ce jour rien ne montre que la structure de ce viaduc soit menacé.
C'était l'une des structures routières intéressantes d'Île-de-France. J'ouvrirai bien l'oeil pour en photographier d'autres. Et pourquoi pas, un jour, le Viaduc de Millau ?
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