D'après les traditions japonaises, Inari serait un kami garant des bonnes récoltes rizicoles. Or dans un pays ou l'un des aliments de base est le riz, une bonne moisson impliquait aussi un bon revenu.
Par extension Inari est donc associé à la prospérité pécuniaire en général, expliquant ce va et vient incessant d'hommes d'affaires entre la gare et le temple dès le bon matin (la gare JR se situe juste en face du temple).
Si les premières structures du sanctuaire sont apparues au 8eme siècle, tout a été détruit au cours d'une attaque au 15eme siècle. Le temple actuel a été reconstruit à cette époque. Il est d'ailleurs du quartier général du culte d'Inari et donc à la tête de 30 000 autres sanctuaires disséminés à travers tout le pays.
Pour le visiteur, l'attraction principale est sa montagne sacrée avec sa forêt de torii. Ils surplombent le chemin de la montagne et il y en aurait plus de 10 000 ! Son ascension effectue une boucle de 5 km et il faut compter entre 2h et 3h pour en venir à bout.
Contrairement à ce que l'on peut lire sur beaucoup de sites web, les premiers toriis n'ont été posés qu'à partir du 16eme siècle. Chaque Torii est le résultat d'un don, qu'il soit d'un particulier ou d'une organisation. Les prix oscillent entre 400.000¥ (3000€) et 1.000.000¥ (7300€).
Leur couleur rouge vermillon est supposée repousser les mauvais esprits et représente aussi les abondantes récoltes de céréales. Et pour la petite histoire, les inscriptions sont en fait les noms des donateurs.
Il existe des toriis de petite taille pour des vœux ou tout simplement décorer. Les prix démarrent à 800¥ (6€).
Si aux premiers paliers nous rencontrons quelques japonais, il y a beaucoup moins de monde dans les chemins reculés de la montagne. On randonne alors en toute intimité entre la forêt et ses torii. Avec un peu de chance on peut même tomber devant un rayon de soleil aligné dans un couloir de torii.
Le sommet de la montagne culmine à 233 mètres. Il est occupé par un shinseiki, c'est à dire un site où se tenait autrefois un temple. Ceux-ci ont été détruits en 15eme siècle en même temps que le temple principal. Il n'en reste que ces autels.
Les shinseikis du sommet ne sont pas dédiés à Inari mais à d'autres kami dont je ne connais pas les rôles.
Le deuxième temple du sommet
Un petit dragon surveille les ablutions
D'après les guides que nous avons rencontrés, les meilleurs moments pour visiter la montagne sont soit de très bon matin, soit en fin d'après-midi. Il faut savoir que le site est ouvert 24h/24. Pour notre part nous avons opté pour le matin afin de nous rendre à Nara dans la foulée.
A 6h30, seuls quelques japonais et voyageurs très motivés étaient sur le qui vive. A 8h au sommet je me faisais rejoindre par les premiers touristes, tandis qu'à 9h les allées grouillaient de monde, selfies sticks en force.
Si j'avais le choix, je reviendrai aux alentours du solstice de juin, lorsque le soleil se lève vers 4h45. Dans les environs de 5h/6h il devrait y avoir assez de la lumière et peu de personnes sous les toriis.
D'après japonsecret.fr les nocturnes seraient une autre expérience à tenter. Si vous l'avez déjà fait, vos retours m'intéressent !
Sources de cet article :