Sartène n'a été l'objet que d'un passage éclair au cours de notre séjour. Notre but était de rallier Ajaccio à Porto-Vecchio en passant par la région montagneuse de l'Alta Rocca. Mais au lieu de tout traverser d'une traite, nous avons souhaité avancer par sauts de puce, en nous rapprochant d'abord au bord de la région par Sartène, puis en passant 2 nuits dans l'Alta Rocca.
Sartène est une ancienne cité fortifiée située à une quinzaine de kilomètres de Propriano, la ville la plus proche. Je dis "ancienne" car il ne reste quasiment plus rien de ses murs d'enceintes. Seule une échauguette rappelle cette muraille défensive.
La dernière échauguette de la ville, témoin d'une ancienne enceinte
Comme la ville médiévale se situe le long de la T40, la nationale qui descend d'Ajaccio à Bonifacio dans le sud, il s'agit d'un point de passage très fréquenté. Cet aspect contraste avec toutes les communes montagnardes que nous aurons pu visiter dans toute la Corse. Ici le fait d'être un point de passage stimule l'activité Sartène en permanence, qui offre tous les services d'une petite ville et qui explique son envergure.
Dans l'ensemble la ville est une concentration de grands immeubles en pierre.
L'église de Sartène exhibe une certaine particularité : à l'intérieur sont entreposés une croix de 37kg accompagnée d'une chaîne de 17kg qui attisent la curiosité des visiteurs. Ces objets sont utilisés dans le cadre du Catenacciu, une tradition Corse visant à reconstituer le calvaire du Christ. Cette procession a lieu le vendredi saint (qui précède Pâques) et remonte les rues de Sartène.
Le Christ est incarné par un pénitent dissimulé sous un costume intégral rouge. Son identité n'est jamais connue du public et sa place est très convoitée : aucune disponibilité vacante avant 10 ans.
Le monument aux morts de la place de la Libération
Une buste de Pascal Paoli, un célèbre indépendantiste Corse du 18e siècle
Nous finissons notre journée dans la plus ancienne partie de la ville. Elle passe inaperçue si l'on manque l'arcade qui y donne accès depuis la place principale. Cette partie de la ville est parsemée de petits restaurants Corses. Nous jetons notre dévolu sur "l'Arbousier", une échoppe établie dans une venelle pentue.
Au menu : petit dîner gastronomique à base de hachis-parmentier à base d'une viande locale et de pancakes à la bière Corse.
Je ressors de Sartène avec un avis mitigé, et c'est normal. Notre visite n'aura duré que quelques heures et la ville ne constituait qu'une étape transitoire. Je ne me suis pas vraiment renseigné sur les activités à faire dans le coin et nous n'avons pas exploré les environs proches. Nous n'avons donc fait que déambuler dans les rues sans but précis.
Néanmoins en tant que féru de lieux historiques, je dois dire que cette ancienne cité est intéressante : ses immeubles sont d'imposants ouvrages de pierres, quant à son envergure, elle tiendrait plus de la ville que du simple village des montagnes.
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