Une journée à Nara

Notre visite à Nara commence après un petit matin bien chargé, après une randonnée au sanctuaire de Fushimi Inari. C'est avec les poumons chargés d'air frais que nous prenons la direction de Nara en train, une ville moyenne dans laquelle beaucoup de temples traditionnels ont été préservés.

Entré de Todai-Ji, Nara

L'entrée du Daibutsu-den

L'histoire de Nara

Au moyen-âge, selon la tradition shintoïste, la mort le l'empereur attirait l'impureté sur sa capitale. Ainsi chaque décès impliquait de détruire l'ancienne capitale et d'en choisir une autre pour le nouvel empereur. Mais l'implantation de la spiritualité Bouddhiste au Japon renverse ce dogme. Et c'est au 7eme siècle que l'on voit apparaître la première capitale permanente : Nara.

Permanente dans la théorie, car Nara ne sera une capitale "que" pendant 70 ans. Au cours de cette période, les empereurs promulguent une politique favorable aux temples bouddhistes. Exemptions d'impôts, allocation de grandes terres agricoles et subventions favorisent l'essor et l'enrichissement des puissants temples.

Todai-ji, Nara

Todai-ji, l'un des plus puissants temples de Nara

Les temples bouddhistes exercent une influence de plus en plus grande au sein du pouvoir politique, si bien qu'ils finissent par être perçus comme une menace pour la cour impériale. En réaction, l'empereur Kammu amorce une rupture au 8e siècle en séparant le pouvoir du pôle religieux : il déplace alors la capitale administrative de Nara à Kyoto. Puis avec les empereurs successeurs, il s'appliquera à éroder progressivement les privilèges qui avaient été accordés aux temples afin de les garder en bride.

Nandaimon, Todai-ji, Nara

Nandai-mon, l'une des portes de Todai-ji

Autour du Todai-ji

Au cours de notre visite, notre attention s'est essentiellement portée sur Tōdai-ji, un temple et lieu d'étude du bouddhisme majeur du Japon. Composé d'un ensemble de bâtiments, sa pièce maîtresse est sans aucun doute le Daibutsu-Den.

Daibutsu-den, Nara

Daibutsu-den, le hall principal du temple Todai-ji

Le Daibutsu-Den est l'une des plus grandes structures en bois du monde, avec ses 49 mètres de hauteur et ses 57 mètres de large. Il fût reconstruit 2 fois suite à des incendies, mais les moyens manquèrent pour le rebâtir à l'identique. Le bâtiment original était de même hauteur, mais plus large. Sous ses dimensions exceptionnelles il abrite le "Grand Bouddha", une statue de 16 mètres de haut.

Grand Bouddha, Todai-ji, Nara

Le grand Bouddha du Daibutsu-ji, massif et monumental

En montant sur la colline à l'est du Daibutsu-Den, nous trouvons le beffroi de Tōdai-ji, construit au 13e siècle. Sa cloche en bronze pèse 26 tonnes à elle seule. Elle produirait un résonnement particulièrement long, mais je n'ai pas eu l'occasion de l'entendre.

Beffroi de Todai-ji, Nara

Le beffroi de Todai-ji

Par la suite nous visitons bâtiment du Nigatsu-dō, situé en surplomb de Nara et du Daibutsu-Den. Utilisé pour les cérémonies, le temple original fût brûlé puis reconstruit au 17e siècle.

Nigatsu-dō, Todai-ji, Nara

De l'autre côté de Todai-Ji, nous trouvons Yoshiki-en. Il appartient à ces jardins discrets bien souvent ignorés des touristes. Pourtant il fait sans doute partie des plus beaux jardins que j'ai pu visiter au Japon. Et pour couronner le tout : son accès est gratuit pour les étrangers.

Mon seul regret c'est de l'avoir parcouru au pas de charge. Nous comptions y revenir plus tard dans la journée avec une lumière plus douce. Mais c'était une erreur. Nous avions sous-estimé le nombre de choses passionnantes que nous verrions à Nara. Et finalement nous avons préféré poursuivre notre boucle de visite sans revenir sur nos pas.

Yoshiki-en, Nara

Le Yoshiki-en, un parc sous-estimé

Naramachi

Après avoir visité une partie du Todai-ji, nous nous sommes rendus auprès de l'ancien jardin du temple Daijo-in. Comme il est un peu éloigné des sites très touristiques, nous nous sommes retrouvés quasiment seuls dans cet immense jardin qui offre un véritable havre de paix, en dehors de toute cohue.

Jardin du temple Daijo-in, Nara

Par un heureux hasard, le jardin en question de situe dans le quartier de Namarachi. Il s'agit d'un quartier traditionnel où l'on peut trouver beaucoup de Machiya, les maisons japonaises en bois.

Le sanctuaire Yuga, Nara

C'est donc en nous engouffrant dans les petites allées que nous nous dirigeons doucement vers la gare en vue de rentrer à Kyoto. Nous sommes tombés sur plusieurs sanctuaires shintoïstes d'intérêt, ainsi que plusieurs de ces fameuses Machiya Japonaises.

Machiya de Naramachi, Nara

Naramachi, Nara

Pour conclure, je dirais que visiter Fushimi Inari et Nara dans la même journée est possible, mais cela peut être épuisant (j'en avais les jambes coupées dans l'après-midi). Toutefois si vous tenez vraiment à enchaîner les 2 en une journée, il vaudrait mieux se ménager sur la montagne Inari, en s'arrêtant au niveau de la grande boucle, vers le haut de la montage. La vue y est déjà spectaculaire, et vous aurez déjà vu beaucoup de torii.

Comme Nara regroupe beaucoup de temples et de jardins, il peut être judicieux d'y consacrer une journée complète, voire y séjourner deux jours en prenant son temps. Vous pourriez alors visiter les autres temples majeurs, moins touristiques, ou bien visiter le parc de Nara plus en profondeur, ou encore vous perdre dans l'ancien quartier de Naramachi.

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